Poster un commentaire à la suite de l’article...

mercredi 13 février 2008
par  Philippe Landru

AUTANT-LARA Claude (1903-2000)

Cinéaste français, fils de l’architecte Edouard Autant (1872-1964) et de l’actrice de la Comédie française Louise Lara (1876-1952), il dénonça dans son œuvre le conformisme bourgeois (le Diable au corps, l’Auberge rouge, la Traversée de Paris). Il s’opposa, souvent violemment, aux cinéastes de la Nouvelle (...)

En réponse à...

Logo de Christophe
samedi 16 mai 2020 à 10h25 - par  Christophe

Il faut voir la « Nouvelle Vague » avant tout comme un fait cinématographique qui s’inscrit dans un contexte bien particulier, qui convient d’être analysé aussi comme un fait social. Né dans les années 50 dans les bureaux de la revue à la couverture jaune les « Cahiers du cinéma », le cinéma était encore dominé à cette époque par des réalisateurs certes réputés mais peu favorables à la jeunesse et au renouvellement des cadres.

Antoine de Baecque, historien du cinéma et enseignant à l’ENS souligne qu’il s’agit d’un « moment unique de l’histoire culturelle française ». On a le droit de ne pas aimer ces films mais la liberté qui se dégage dans ces films a imposé des attitudes, des manières d’être, d’’aimer dans lesquelles s’est reconnu toute une génération de spectateurs, souvent jeunes et qui en avaient peut-être assez du cinéma de papa. Pour les sociologues (Lefebvre, Morin…) « la Nouvelle Vague est une communauté de goûts, de gestes, de choix vestimentaires, sentimentaux, intellectuels, musicaux et cinématographiques ». Certains dialogues sont d’ailleurs tout à fait illustratifs, comme cette jeune femme dans « A bout de souffle » de Godard, qui vend les Cahiers du Cinéma et qui demande à Michel Poiccard (J.P Belmondo), « vous n’avez rien contre la jeunesse ? »
Le cinéma devient aussi à ce moment-là un objet épistémologique tel « Chronique d’un été » conçu par Edgar Morin et Jean Rouch comme le manifeste d’un « cinéma vérité fondé sur l’enquête ».

Quant au film d’Autant Lara « Le journal d’une femme en blanc » tiré du roman de Soubiran (médecin écrivain à succès de l’époque), et scénarisé par … Aurenche, Françoise Audé, déclare dans son livre « Ciné-modèles cinéma d’elles » se méfier « d’œuvres polémiques qui se soumettent aux codes d’un langage et d’un discours dominant » et ajoute fort justement que « la Nouvelle Vague a été saluée comme un courant d’air frais qui balayait les vieux stéréotypes (la garce, la vierge, la « bobonne ». Elle souligne être déçue que les deux films ne véhiculent pas une revendication féministe « radicale ». Toutefois il est bon de saluer ces deux films qui offrent la rareté d’une femme moderne aux prises avec des problèmes surtout professionnels.

Enfin pour ce qui est d’une supposée « amitié durable » entre François Truffaut et Lucien Rebatet, ce qui est loin de refléter la réalité et d’être tout à fait exact, là aussi il s’agit de la période où Truffaut aimait à provoquer, sabre au clair, dans ses chroniques où même Bazin et Doniol Valcroze avaient parfois du mal à suivre. Plutôt que de parler d’amitié, il conviendrait mieux de rappeler que Truffaut a entretenu avec lui « une correspondance de critique à critique ». Serge Toubiana et Antoine de Baeque dans leur biographie « Truffaut » rappellent que Henri Langlois, le père fondateur de la Cinémathèque avait confié quelques mois avant sa mort en 1977 à son amie Lotte Eisner « qu’il n’y a que deux grands critiques de cinéma dans ce siècle, c’est François Vinneuil (nom de plume de Rebatet) et François Truffaut ». Rappelons aussi que suite à une pétition d’écrivains comprenant Camus, Mauriac, Paulhan, Martin du Gard, Bernanos, Aymé et Anouilh, adressée au président de la République Vincent Auriol, il est gracié le 12 avril 1947, et sa condamnation à mort, commuée en peine de travaux forcés à perpétuité. Tout ceci ne peut toutefois nous faire oublier son apologie de la collaboration dans ses écrits et ses articles nauséabonds sur les juifs dans le journal « Je suis partout ». Il est un peu ce que Céline fût à la littérature, c’est à dire un monument de la littérature mais un antisémite notoire qui est la partie la plus sombre du personnage.

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

  • Lien hypertexte

    (Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)