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mercredi 13 février 2008
par  Philippe Landru

AUTANT-LARA Claude (1903-2000)

Cinéaste français, fils de l’architecte Edouard Autant (1872-1964) et de l’actrice de la Comédie française Louise Lara (1876-1952), il dénonça dans son œuvre le conformisme bourgeois (le Diable au corps, l’Auberge rouge, la Traversée de Paris). Il s’opposa, souvent violemment, aux cinéastes de la Nouvelle (...)

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mardi 12 mai 2020 à 17h47 - par  Christophe

Il est bon de rappeler ici qu’entre lui et la Nouvelle Vague il y eut tout d’abord l’article mythique, sinon fondateur de François Truffaut dans les cahiers du cinéma (n°31 de janvier 1954) intitulé « une certaine tendance du cinéma français ». Outre Autant-Lara, ce sont Delannoy, Clément, Allégret et Pagliero qui sont au centre de la polémique, mais surtout les scénaristes qui ont énormément travaillé avec Autant-Lara, Jean Aurenche et Pierre Bost pour leur conception de l’adaptation. Ce que Truffaut a interrogé, c’est précisément « le fonctionnement » de leur méthode d’adaptation des œuvres littéraires que les deux scénaristes qualifient dans une formule séduisante, « inventer sans trahir » (sic).
Nous prendrons comme exemples les films d’Autant Lara pour illustrer ce que Truffaut qualifie « d’infidélité » et « un goût très marqué pour la profanation et le blasphème ». Dans « Le blé en herbe » (1954). Aurenche et Bost avaient créé un personnage qui n’existait pas dans l’œuvre de Colette, une certaine Dick, une lesbienne qui vivait avec la « Dame en blanc » ! Ce personnage fut finalement retiré quelques semaines avant le tournage du film. Colette et sa fille avaient d’ailleurs trouvé l’adaptation du roman « détestable » ! Dans « La traversée de Paris » (1956), l’issue du film se démarque complètement de la nouvelle de Marcel Aymé dans laquelle Grandgil est tué par Martin, qui incarne l’honneur du prolétariat contre le cynisme d’une bourgeoisie oisive, mais qui se livre aux autorités et termine fusillé. Un grand nombre d’œuvres de la littérature ont ainsi été maltraitées par ces deux scénaristes. Nous pourrions multiplier les exemples.
On peut aussi s’interroger sur ce qui guide le cinéaste dans son choix des acteurs. Pour le « Blé en herbe », il fait répéter le rôle de Vinca pendant deux semaines, tantôt à Christine Carrère, tantôt à Nicole Berger et ne se décidera qu’au bout de trois semaines mais sur l’insistance de Colette qui s’exclame en la voyant « c’est trait pour trait le personnage » ! Pourquoi cette hésitation ? Connaissait-il les liens de parenté de Nicole Berger avec le producteur de cinéma, Pierre Braunberger, dont sa société « les Films du Jeudi » a permis de lancer, à partir des années 1950, les nouveaux talents de la « Nouvelle Vague » François Truffaut, Jean-Luc Godard, Alain Resnais ? Mais il y a peut-être plus grave. Dans une interview, Pierre Braunberger, a évoqué les drames de la délation sous l’Occupation, et a cité notamment Claude Autant Lara, cinéaste de droite et délateur avéré ! (Interview de Pierre Braunberger à propos de la délation sous l’occupation. Entretien avec André Halimi qui peut être visionnée sur You Tube). Témoignage effroyable.

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