CROTH (27) : cimetière
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Lorsqu’on me pose la question, je réponds toujours qu’il y a très peu de cimetière n’offrant aucun intérêt. Je suppose que les gens n’y croient pas. Je vais pourtant en faire ici la démonstration, à la faveur d’un cimetière visité « par erreur » (sous-entendu : pris pour un autre). C’est une erreur assez classique, même quand on a préparé le voyage, dans les bourgs d’habitats dispersés.
Nous voici donc à Croth (ça ne s’invente pas !). Un peu plus de 1000 habitants. Aucun scoop à attendre : aucune célébrité ne repose ici (dans un autre contexte,Jacques Villeret, qui venait d’y acquérir une propriété, aurait pu s’y faire inhumer : il le fut finalement auprès de sa grand-mère à Perusson).
Aucune célébrité, aucune oeuvre d’art. Aucune tombe anecdotique. A priori, aucun intérêt. Un petit cimetière rural comme la France en possède des milliers, carré symétrique enfermé dans ses murs, ostensiblement à l’extérieur du village.
Faisons un tour : deux gravures attirent le regard :
une tortue sur la tombe d’une jeune fille.
L’énigmatique mention « mère et épouse héroïque » sur une autre tombe.
Ce genre d’épitaphe dont on n’a pas la clé laisse échapper l’imagination...
Plus curieuse, à l’intérieur du cimetière, la découverte d’une pompe fort extravagante. Je ne peux m’empêcher de la prendre en photo évidemment !
Retour à la maison : recherche rapide sur la « pompe dragor ».. Joie de trouver un très grand nombre de sites sur cette pompe (faites l’expérience !). On y apprend qu’elle a été créée au Mans en 1919, qu’elle connut immédiatement un succès considérable, qu’on en trouve dans la France entière mais aussi à l’étranger (Algérie, Tchad, Belgique...). Certains sites, très techniques, expliquent comment elle fonctionne... On note ainsi que le système de manivelle était judicieux et permettait à un enfant de pomper sans se faire mal. La tête du lion permettait aussi d’accrocher un seau durant le pompage, évitant peut-être d’éventuelles éclaboussures...D’autres sites recensent toutes celles qui subsistent encore aux quatre coins de France...
Bref, me voilà bien content de tout savoir sur les pompes Dragor, dont je ne savais rien quelques heures auparavant... C’est ainsi que la culture va, par petites touches... C’est aussi ainsi que j’envisage la valeur patrimoniale d’un cimetière, parfois par des biais très inattendus. Finalement, un cimetière de Croth qui en valait bien la peine !
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