GARAT Pierre-Jean (1762-1823)

Père Lachaise - 11ème division
mercredi 19 septembre 2012
par  Philippe Landru

Fils d’un député de la Constituante, Dominique Garat, neveu du ministre et académicien Dominique Joseph Garat, il rompit avec cette tradition politique pour devenir compositeur de romance. Il devint très vite à la mode dans le Paris pré-révolutionnaire, interprète à succès des oeuvres de Glück. Protégé de Marie-Antoinette, il fut arrêté sous la Terreur mais parvint à survivre en se faisant discrèt.

Après la chute de Robespierre, il fut l’archétype de l’Incroyable et du muscadin : Garat affecta longtemps de ne pas prononcer les « R » quand il parlait [1], et il est vraisemblable qu’il créât cette mode car on parla alors de « garatisme ». Avide de se donner en spectacle, il fut la coqueluche de la jeunesse dorée qui copiait ses tenues vestimentaires extravagantes — cravate nouée obligatoirement à droite, bottes rouges pour femme, lorgnons, boucles dorées, etc. — et sa coiffure (cheveux ramenés en oreilles de chien).

Il sut aisément s’adapter au nouveau régime, et chanta les expéditions de Napoléon. Sous le Consulat, il eut la faveur de Bonaparte qui aimait l’écouter. Et c’est malheureusement à la même soirée que fut représentée à l’Opéra La Création de Haydn, où Garat tenait le rôle de l’ange Gabriel, et qu’eut lieu l’attentat de la rue Saint-Nicaise.

Nommé, en 1816 professeur de chant au Conservatoire de Paris, il perfectionna de nombreux chanteurs chevronnés (Nourrit, Ponchard, Levasseur, Cinti-Damoreau...).

Il repose avec sa fille naturelle dans le « quartier des musiciens » de la 11ème division. Sa tombe est surmontée d’un buste en bronze de Vital-Dubray.


[1qui rappelait la « Révolution » !


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