SCHŒNDŒRFFER Pierre (1928-2012)

Montparnasse - 17ème division

samedi 24 mars 2012
par Philippe Landru

Engagé dans le service cinématographique de l’armée, il fut fait prisonnier à Diên Biên Phu, puis devint reporter-photographe de guerre après sa libération. En Indochine, il filma les horreurs et les misères des combats, au Maroc, puis pendant la guerre d’Algérie, il fut des deux côtés des barricades, avant de revenir au Vietnam pour se mêler aux GI américains, et plus tard en Afghanistan. À chaque fois, les sans-grade, les hommes de troupe l’intéressaient plus que les officiers galonnés.

Il se lança aussi dans le cinéma et réalisa entre autres deux adaptations des romans de Pierre Loti : Ramuntcho et Pêcheurs d’Islande. En 1963, il tourna La 317e section - adaptation de son propre ouvrage sur le conflit vietnamien. Schoendoerffer fit partie du club très fermé des Français oscarisés. En 1965, son documentaire La section Anderson fut couronné par Hollywood. En 1978, Le crabe tambour (à partir de l’un de ses livres) décrocha trois césars. Plus ou moins directement, Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now et Oliver Stone dans Platoon firent référence à leur cousin français, dont ils reconnaissent la maestria. Vint ensuite (en 1982) L’honneur d’un capitaine, inspiré de la guerre d’Algérie.

Politiquement, Schoendoerffer fut souvent pris entre deux feux. La gauche lui reprocha d’avoir combattu pour maintenir « l’empire français », tandis que la droite le trouva un peu trop cosmopolite. Il était membre de l’Institut.

Sa tombe se signale par deux magnifiques et menaçants serpents de bronze.