Vallée de la Clarée (05) : cimetières
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La vallée de la Clarée, située dans les Hautes-Alpes, part de Montgenèvre et remonte sur plusieurs kilomètres la rivière (la Clarée) jusqu’à Névache, à 1594m d’altitude. En hiver, la voiture n’ira pas plus loin. Cette vallée, très enneigée l’hiver, est un patchwork d’alpages et de forêts de mélèzes.
C’est sans aucun doute l’une des plus belles vallées des Alpes. A quelques kilomètres de la frontière italienne seulement, l’influence méridionale s’y fait bien plus sentir que dans les autres vallées partant de Briançon. Les cinq villages (et une multitudes de hameaux) qui la composent se caractérisent par une prégnance forte d’un terroir ancien qui a mieux survécut qu’ailleurs, sans doute en partie en raison de son enclavement. On notera la richesse en fours à pain toujours en usage, mais aussi l’omniprésence des cadrans solaires, des fontaines latinisantes...
L’occasion aussi d’y faire le tour des petits cimetières de la région, le plus souvent accolés à leur église d’inspiration très méditerranéenne.
Aucune célébrité ici. Pas de statuaire non plus. Durant les mois d’hiver, l’essentiel des tombes sont sous la neige, et on y retrouve donc les constantes des Hautes-Alpes : stèles évoquant la montagne, croix de bois surmontées d’un auvent...
Symptomatique des terroirs modestes, on notera le grand nombre de tués à la guerre. Les cimetières d’ici sont des conservatoires de ces plaques dédiées aux morts, jadis nombreuses car uniformisées, mais qui ont depuis largement disparues de nos nécropoles.
Etre soldat dans cette vallée, c’était évidemment souvent être chasseur-alpin.. .
Une personnalité reposerait sans aucun doute dans cette vallée si elle n’avait pas fait le don de son corps à la science : il s’agit d’Emilie CARLES (1900-1979). Institutrice native de Val-des-Prés, elle s’était faite connaître grâce à son livre Une Soupe aux herbes sauvages (1978), où elle décrivait la vie rude des montagnards au début du siècle dernier. Sa rencontre avec Jean Carles, ouvrier aux idées sociales avancées, avait transformé son regard sur cette réalité. Dans les dernières années de sa vie, elle avait pris la tête de la protestation contre un projet routier qui menaçait la vallée. De ce livre fut tiré un film, où Annie Girardot incarnait son personnage.
Au bout de la visite, l’église Saint-Sébastien de Plampinet, à Névache, récompense les visiteurs de ces fresques peintes et de son magnifique intérieur en bois des XVIe-XVIIIe siècles.
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