SÉRUSIER Paul (1864-1927)

cimetière Saint-Charles de Morlaix (29)
vendredi 19 août 2011
par  Philippe Landru

Etudiant à l’Académie Julian auprès de Denis, Bonnard, Ibels et Ranson, Paul Sérusier rencontra en 1888 son mentor, Paul Gauguin, à Pont-Aven, en Bretagne, au moment où celui-ci élaborait le synthétisme et le cloisonnisme avec Emile Bernard. Il se fit son propagandiste, et peignit sous sa direction Le Talisman, petit taleautin constitué de motifs de couleurs pures. Il convertit ensuite ses amis de l’Académie Julian et de l’Ecole des Beaux-Arts (Vuillard et Roussel), avec lesquels il fonda le groupe des Nabis, dont la première exposition eut lieu en 1891.

Cultivé, curieux de doctrines théosophiques et de langues anciennes, Sérusier devint le théoricien du groupe. Il retourna en 1889-1890, en Bretagne avec Gauguin, dont il adopta les tons somptueux et sourds, et reprit les motifs. Son graphisme japonisant, très « Art Nouveau » par ses lignes courbes souligne la mélancolie de ses modèles ou l’étrangeté d’un paysage. Décorateur pour le théâtre (il réalisa en 1896 avec Bonnard les décors d’Ubu roi d’Alfred Jarry pour le théâtre de l’Œuvre), Sérusier accentua le caractère décoratif de son dessin.

Sérusier fut un personnage très mystique, et, comme Maurice Denis, un grand admirateur des Primitifs italiens. Porté vers les nombres sacrés comme le « nombre d’or », définissant des proportions idéales, le peintre se consacra essentiellement à partir de 1900 à la peinture allégorique ou religieuse. Il s’installa défintivement en Bretagne, et en 1921 publia ABC de la peinture, court traité dans lequel il développa une théorie des formes et des couleurs.

Il repose à Morlaix sous un buste en bronze de Lacombe.


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