Passy (75) : tombeaux remarquables de la 9ème division

mercredi 18 mai 2011
par  Philippe Landru


LES PERSONNALITÉS


- François ALBERT-BUISSON
- Natalie BARNEY
- Pierre de BENOUVILLE
- René BOYLESVE
- Michel de CAMARET
- Jacques CARLU
- Jean CARLU
- Jean GIRAUDOUX
- Robert HERSANT
- Charles HUNTZIGER
- Emmanuel de LAS CASES
- Charles LUIZET
- Georges MANDEL


... mais aussi


- Commençons par une bien étonnante affaire : les tribulations de la tombe de Monsieur ANTOINE (Antoine Cierplikowski : 1884-1976). D’origine polonaise, il s’installa à Paris et ouvrit son célèbre « salon Antoine » au 5 rue Cambon. Par la suite, il ouvrit d’autres salons à Cannes, à Marseille, puis aux Etats-Unis, au Canada et en Australie. Il fonda également une maison de cosmétiques portant son nom. Il devint « le » coiffeur de Paris, s’occupant évidemment des stars de son époque : il fut le premier à sculpter les cheveux des dames dans des formes faisant penser à Salvador Dali. Il inventa le carré Chanel, la coupe « garçonne », la bombe de laque. Il forma plusieurs coiffeurs fameux, dont le non moins célèbre Alexandre de Paris.

Il était l’ami du sculpteur Xavier Dunikowski et lui avait commandé une œuvre, le Souffle de vie, destiné à figurer sur son tombeau à Passy, acheté en 1962 (la statue étant trop grande, ce fut finalement une copie qui fut réservée pour le tombeau). Mais il mourut en Pologne, à une époque où le rideau de fer avait encore tout son sens, et fut donc inhumé au cimetière de Sieradz.

En 1984, la fédération des coiffeurs de Lodz lança une souscription et fit faire une copie de l’oeuvre de Dunikowski. Placée à Sieradz, celle-ci fit scandale auprès d’une population pudibonde et aisément choquable.

Parallèlement, le coiffeur Alexandre se souvenait du souhait d’Antoine d’être inhumé à Passy, face à l’immeuble art-déco qu’il s’était fait construire, d’où il pouvait admirer son cénotaphe. En 1992, il tente de transférer son corps mais la famille refuse. Un accord est trouvé : il achète la main droite qu’il ramène à Paris (en Pologne, on parle de vol !). Les ossements ont été déposés dans un petit coffre en acajou. Une cérémonie est organisée dans l’église polonaise de Paris suivie de l’inhumation, mais il fallut encore négocier, car la concession prise par Antoine en 1962 avait été rachetée en 1989 par une famille Lemerre.

En 2004, le nouveau propriétaire fit finalement détruire la statue et fit remplacer le nom d’Antoine par le sien, puis seulement par ses propres initiales. Au final, la main d’Antoine se trouve toujours dans le tombeau !

2022 : énième transformation ! L’identité d’Antoine est redevenue centrale. Des plaques rappellent son souvenir et celui de la statue qui ornait sa tombe.

- Le banquier, homme de lettres et poète Jacques AYRENS (Edouard Cahen-Fuzier : 1877-1948) repose dans la chapelle Boulard de Privezac.

- Pierre BERÈS (Pierre Berestov : 1913-2008) : éditeur, libraire et collectionneur français, il se lança dans le commerce des livres rares et, dès les années 1930, découvrit quelques trésors : une partie du manuscrit des Illuminations de Rimbaud, les épreuves de La Chartreuse de Parme, des éditions originales de Cervantès. En 1939, il ouvrit une librairie avenue de Friedland (qu’il abandonna par la suite pour l’avenue Franklin-Roosevelt), appelée à devenir un des hauts-lieux de la bibliophilie. En 1956, il racheta les éditions Hermann, dont les collections étaient tournées à la fois vers l’art et les sciences. Il y publia notamment les Écrits sur l’art de Diderot. Parallèlement à ses activités de libraire, il intervint comme expert dans des ventes importantes.

- Le peintre paysagiste Florens Fidèle Constant BOURGEOIS (1767-1841), ancien élève de David, qui exposa ses tableaux et gravures dans les salons, et reçut des commandes de l’Etat. Il publia aussi des albums de ses gravures. Il peignit pour le Grand Trianon et pour le château de Fontainebleau, et fut parmi les premiers peintres de panoramas.

- André BOUTEMY (1905-1959) : nommé par le régime de Vichy directeur des Renseignements généraux de Vichy en 1941, il fut écarté de ce poste à la demande des Allemands en 1943, puis devint préfet de la Loire puis préfet régional de Lyon en 1944. Incarcéré pour collaboration, il fut libéré en 1945. Il travailla ensuite aux côtés de Georges Villiers, président du Conseil national du patronat français (CNPF), qui le charge de lutter contre l’influence communiste. Sénateur de la Seine-et-Marne de 1952 à 1959, il fut un éphémère ministre de la Santé publique et de la population en 1953, ce qui suscita l’indignation en raison de son passé vichyste. En 1957, il fut élu représentant de la France à l’Assemblée parlementaire de la CECA.

- Natalia CHEREMETIEVSKAÏA-BRASSOVA (1880-1952), épouse morganatique du grand-duc Michel Alexandrovitch Romanov, frère du tsar Nicolas II. Le tsar n’ayant autorisé l’union, elle fut considérée par la famille impériale comme une lâcheté et une trahison. Nicolas II retira à son frère ses droits de succession au trône et il lui retira également ses commandements dans l’armée impériale, ainsi que ses biens et l’exila. Le couple vécut grande vie en exil dans plusieurs pays européens. En 1914, en raison de la guerre imminente, Natalia et Michel furent autorisés à rentrer en Russie et Michel reprit son grade dans l’armée impériale. Lorsque Nicolas II abdiqua, la couronne fut proposée à Michel, mais la situation en Russie, tant sur le plan des affaires intérieures, que du front, était si catastrophique que le gouvernement poussa Michel à se retirer des affaires et proclama la République. La Révolution russe fut fatale : incarcéré, le grand-duc fut exécuté sans procès. Natalia l’ignorant le rechercha longtemps : elle partit ensuite pour l’exiL. En France, sa position au sein de l’émigration russe fut des plus inconfortables, car les émigrés de la noblesse ne considérèrent jamais la comtesse comme l’une des leurs et pour les partisans de la République, elle était un membre à part entière de la famille Romanov. Aucun membre de la famille impériale ne lui porta secours. Elle vécut dans le dénuement jusqu’à sa mort. Elle fut inhumé dans le caveau de Passy où elle avait fait inhumer le fils qu’elle avait eu du grand-duc, Georges Mikhaïlovitch BRASSOV (1910-1931), qui se tua à 21 ans dans la voiture offerte par sa mère. Leur tombe est signalée par une croix orthodoxe donnant des signes d’usure.

- La sociétaire de la Comédie française Béatrice BRETTY (Béatrix Bolchési : 1893-1982) qui tourna peu pour le cinéma mais beaucoup pour le théâtre, dans lequel elle fut « la » soubrette du répertoire classique. Elle fut avant la guerre la compagne du ministre Georges Mandel : de ce fait, elle fut le premier individu à être « télévisionné » en France en 1935. Sa lecture du récit de sa tournée en Italie fut de fait, pour bien peu de spectateurs, la première émission télévisée française de l’histoire.
Avec elle repose le pionnier de l’aviation (il fut le premier à relier Tahiti aux îles Marquises) et homme de lettres Louis CASTEX (1896-1968), représenté sur le médaillon par Georges Guiraud.

- Maurice BUNAU-VARILLA (1856-1944) : patron de presse français, président du CA du Matin à partir de 1901, radical et laïc, il s’orienta vers le nationalisme et l’anti-parlementarisme. Sa maquette mit en valeur les titres accrocheurs et les articles agressifs. Il soutint les régimes totalitaires qui apparaissaient en Europe, attaqua le Front populaire et le gouvernement Daladier, approuva les ligues d’extrême droite, l’Italie fasciste et témoigna progressivement de sa sympathie à l’égard du régime de Hitler.
Après la défaite de juin 1940, Bunau-Varilla et son journal devinrent collaborationnistes. Il mourut le 1er août 1944, échappant ainsi à l’épuration. Le Matin cessa de paraître seize jours plus tard.

- L’ingénieur Philippe BUNAU-VARILLA (1858-1940), frère du précédent, qui s’illustra dans l’affaire du canal de Panama en investissant dans la Compagnie nouvelle du canal de Panamá, fondée après le scandale de 1894 par le liquidateur judiciaire de la Compagnie Universelle de Ferdinand de Lesseps, qui reprenait l’activité et les droits de l’ancienne. Faute de soutien en France, il partit en 1901 en croisade aux États-Unis pour convaincre ce pays d’achever le Canal de Panama, ce qui fut fait l’année suivante. Les négociations furent délicates avec la Colombie, dont le Panama était alors un département. La Colombie ayant refusé d’entériner le traité, un groupe d’indépendantistes panaméens décida de faire sécession. Philippe Bunau-Varilla prit le parti des insurgés et devint l’un des organisateurs de la révolution, soutenue par les États-Unis, qui conduisit à l’indépendance du Panama. Il participa ensuite à plusieurs projets (construction du chemin de fer du Congo...). Pendant la Première Guerre mondiale (durant laquelle il perdit une jambe), il mit au point un procédé de chloration de l’eau, dit de verdunisation, qui fut utilisé dans les tranchées. A la veille de la seconde guerre mondiale, il manifesta de forts sentiments pro-hitlériens. La chapelle dans laquelle il repose est ornée d’un buste par Auguste Maillard. Ici repose également son fils, le pionnier de l’aviation Etienne BUNAU-VARILLA (1890-1961). Ingénieux et bricoleur, il mIt au point dans les années 1910 le « vélo-torpille » avec son camarade de service militaire Marcel Riffard. Cette sorte de bicyclette était équipée d’une coque aérodynamique qui protègeait le cycliste et offrait une résistance minimum à l’air. Piloté par Marcel Berthet, le vélo-torpille battit tous les records cyclistes de l’époque jusque dans les années 1930.

- Dans le caveau Casalonga, orné d’un buste par F. David, repose la peintre et affichiste Alice KAUB-CASALONGA (1875-1948). Ancienne élève de Bouguereau, elle fut connue pour la composition de l’affiche en page de couverture pour le lancement du journal « La Française », hebdomadaire fondé en octobre 1906. Dans le même caveau repose la compositrice Marguerite « Vanina » CASALONGA (1865-1935), ancienne élève de Charles Gounod.

- Théodore CHAMPION (1873-1954) : collectionneur de timbres, il acheta en 1902 un magasin rue Drouot destiné à la vente de ces derniers. Rapidement, il créa un bulletin de nouveautés où il proposa en exclusivité les émissions de certaines administrations postales étrangères. Il devint rapidement le plus important marchand de timbres parisien : depuis 1900 et sa rencontre avec l’éditeur Louis Yvert, il tint à jour les cotes imprimées dans le catalogue Yvert et Tellier. C’est bien ici qu’il repose et non au cimetière Montmartre, où une tombe de famille « Théodore Champion » sème la confusion. Dans ce même caveau repose la compositrice Marguerite ROESGEN-CHAMPION (1894-1976), ancienne élève d’Ernest Bloch et d’Emile Jaques-Dalcroze. Elle composa des œuvres pour orchestre, clavecin et pour piano, de la musique de chambre et des œuvres chorales.

- Maurice CHIRAY (1877-1954), membre de l’Académie de Médecine.

- Virgil GEORGHIU (1916–1992) : écrivain d’expression roumaine et française, exilé en France en 1948, il voua ses années d’exil à combattre le communisme. En 1950, il obtint un succès inattendu avec son roman La Vingt-Cinquième Heure, histoire rocambolesque d’un paysan roumain de Transylvanie qui parcourt une double expérience concentrationnaire dans les camps allemand et soviétique. Il fut ordonné prêtre dans l’Église orthodoxe en 1963.

- André GILLOIS (Maurice Diamant-Berger : 1902-2004) : cinéaste avec René Clair et avec son frère Henri Diamant-Berger, éditeur, journaliste et producteur de radio au Poste Parisien, il fut chassé de Paris par l’avancée des Allemands en 1940. Après deux années passées dans le midi de la France, il rejoignit Londres en 1942. Du 17 mai 1943 au 24 septembre 1944, il fut sous le pseudonyme de Gillois, l’animateur quotidien du poste Honneur et patrie, le poste de la résistance française, le poste qui créa le Chant des partisans et qui s’annonçait ainsi chaque soir : « Ici Londres, les Français parlent aux Français » (en juin 1944, il remplaça Maurice Schumann comme porte-parole du général de Gaulle). Après la guerre, André Gillois se consacra à l’écriture de pièces de théâtre et de romans, ainsi qu’à des émissions à la télévision et à la radio. En 1954, il créa un des premiers jeux de la télévision française, Télé Match, avec Jacques Antoine et Pierre Bellemare. Sa tombe est ornée d’un relief en bronze représentant son épouse par Paul Belmondo.

- Le pionnier de l’aviation Robert GRANDSEIGNE (1885-1961), qui se signala en 1911 par un exploit singulier : il fut le premier aviateur à faire un vol de nuit, en survolant Paris qui plus est. Il décolla d’Issy-les-Moulineaux sur un aéroplane de type Caudron, puis évolua au-dessus de Grenelle, du Champ-de-Mars, de Passy et d’Auteuil et atterrit à l’aérodrome à 3h32. Cet exploit fut réalisé un peu par hasard, lors d’essais de roulage avec différentes hélices, avant sa participation au « Prix des amendes » d’Issy-les-Moulineaux !

- André JANNEY (1905-1985) : engagé dans les FFL en juin 1942, il rejoignit la Force L du général Leclerc en Tunisie en mai 1943. Il prit part à tous les combats de son unité à partir du débarquement de la 2e DB en Normandie en août 1944. Il prit part à la Libération de Paris, puis à celle des Vosges. Il repose dans la 9ème division.

-  François LEHIDEUX (1904-1998) : il devint, après la signature de l’armistice en 1940, secrétaire d’État à la Production industrielle dans le gouvernement de l’amiral François Darlan entre juillet 1941 et avril 1942. Incarcéré puis libéré en 1946, cet industriel travailla à la société Ford, dont il fut membre du conseil d’administration, et le directeur de 1950 à 1953. Il était l’oncle de Martine Lehideux, ancien membre du FN et désormais membre du Parti de la France, et de Bernard Lehideux, appartenant au Bureau exécutif national du Modem. Avec lui repose son épouse, Françoise RENAULT (1904-1986), fille de Fernand Renault et nièce de Louis.

- Edmond LÉVY-SOLAL (1882-1971) : chirurgien, gynécologue accoucheur des hôpitaux de Paris, il était professeur à la faculté de médecine de Paris et membre de l’Académie nationale de médecine.

- Gabriel MARCEL (1889-1973) : agrégé de philosophie, il commença une carrière d’enseignant, mais conscient de l’austérité académique, il renonça rapidement à son poste de professeur pour se concentrer sur le théâtre, la musique et la critique littéraire. Son premier mariage l’incita à s’investir dans l’expérience religieuse du protestantisme, mais il se convertit au catholicisme, en se faisant baptiser. La Seconde Guerre mondiale, l’occupation et l’antisémitisme eurent d’importantes répercussions sur le philosophe qui se transforma peu à peu en dramaturge. Son écriture et sa pensée dévoilèrent ce déchirement spirituel sous forme de pièces de théâtre, telles que Mon temps n’est pas le vôtre ou Le signe de croix. Après la guerre, il entreprit différents voyages, rencontra de nombreux intellectuels étrangers et approfondit son système. En 1952, il intégra l’Académie des sciences morales et politiques et continua à écrire. Influencé par l’idéalisme allemand et le bergsonisme, il fut considéré comme un ’existentialiste chrétien’.

- Colette MARS (1916-1995) : chanteuse lancée après la guerre, elle fit les beaux jours des années 50 par ses interprétations (Il allumait les réverbères...). Elle mena parallèlement une carrière de comédienne.

- Ghislaine de MONACO (Ghislaine Dommanget : 1900-1991) : comédienne, elle se présenta à Sarah Bernhardt qui la fit débuter au théâtre Déjazet sous son seul prénom, Ghislaine. Elle ne joua jamais sous un autre nom. En 1923, elle assista aux obsèques de Sarah Bernhardt, et jeta dans la tombe une petite bague en or en jurant de se consacrer à la comédie. Elle travailla à l’Odéon, puis à la Comédie-Française jusqu’à sa rencontre avec le prince Louis II de Monaco en 1942. Elle l’épousa en 1946. À la mort de son époux en 1949, elle tint son rang avec conscience, mais le nouveau prince régnant Rainier III de Monaco et sa sœur la princesse Antoinette (petits-enfants de Louis II) lui firent un procès, et le gagnèrent, pour récupérer l’héritage de Louis II qu’elle dilapidait. À la fin des années 1950, elle revint à la scène. Elle fut inhumée dans sa robe de mariée.

- Yves NAT (1890-1956) : pianiste français, il étudia dans la classe de Louis Diémer au Conservatoire de Paris. Il obtint un premier prix de piano en 1907. Il mena une brillante carrière de concertiste, parrainée par le grand violoniste Eugène Ysaÿe. Son répertoire se consacra essentiellement à la Musique Romantique : Schubert, Schumann, Brahms. A partir de 1935, il fut nommé professeur au Conservatoire de Paris. Ses enregistrements sont nombreux, particulièrement ceux des oeuvres de Beethoven et de Schumann. Il a composé également des œuvres pour piano, de la musique de chambre et un oratorio.

- Le général Henri NAVARRE (1898-1983), qui participa à la pacification du Grand-Atlas et du Sud marocain de 1930 à 1934, à la Résistance, avant de remplacer en 1953 le général Salanau poste de commandant en chef des forces françaises en Indochine. Il y fut chargé de trouver une « sortie honorable » à la guerre. Il s’en défendit, mais fut considéré comme le principal responsable de la chute de Dien Bien Phû.

- La famille de cavistes NICOLAS

- Le médecin Adolphe SICÉ (1885-1957), qui fit l’essentiel de sa carrière en Afrique. Rallié à De Gaulle en 1940, il fut l’un des plus ardents promoteurs du ralliement de l’AEF à la France libre. Condamné à mort par le gouvernement de Vichy, il prépara avec le colonel Leclerc l’épopée du Tchad jusqu’à Tripoli. Après la guerre, il devint président de la Croix Rouge française puis titulaire de la chaire de l’Institut de médecine tropicale de l’Université de Bâle en Suisse. Il fut désigné en 1952 par le Conseil de la République pour siéger à l’Assemblée de l’Union française. Dès 1941, il fut fait Compagnon de la Libération. Inhumé à Toulon, il fut plus tard transféré dans ce cimetière.

- Le patron de presse Henri SMADJA (1897-1974), qui fonda La Presse de Tunisie. Il remplaça, en février 1950, Claude Bourdet comme co-directeur du quotidien Combat dont Camus était éditorialiste. Il se suicida en 1974.

- Dans un tombeau ancien (la concession est datée de 1814 !) regroupant plusieurs membres plus ou moins éloignés d’une famille aristocrate repose le duc Charles TASCHER de la PAGERIE (1811-1869) qui fut premier chambellan de l’Impératrice Eugénie. Il fut député du Gard de 1857 à 1861, date à laquelle il entra au Sénat. Derrière sa tombe se dessine les restes du mur d’origine du cimetière.

- Jean VERDIER (1915-1974) : haut fonctionnaire français, ancien directeur général de la Sûreté nationale, il fut préfet de Seine-et-Marne en 1962, préfet du Bas-Rhin en 1967, puis, de 1971 à 1974, préfet de Paris et à ce titre président du conseil d’administration de l’Assistance Publique. Pendant cette dernière période fut construit l’hôpital de Bondy. Aussi, après sa mort, on donna son nom à cet établissement.


Curiosités


- La tombe de dom Chauvet (1791-1827), curé de Passy, est l’une des plus vieilles du cimetière. Encore entourée de sa grille rouillée, elle est surmontée d’un bas-relief très usé représentant un bon berger.

- La jeune Elisabeth Fraser-Frisell (1813-1832) repose sous une stèle dont l’épitaphe en latin est difficilement lisible. Chateaubriand assista à ses obsèques et écrivit un chant funèbre qu’il intégra à ses Mémoires d’Outre-tombe.

- Autre personnalité ancienne de Passy, Jean Frédéric Possoz (1797-1875), repose dans un imposant enclos funéraire entouré de sa grille. Il fut maire de Passy de 1834 à 1848, puis de 1852 à 1860. Il fut surtout connu pour son opposition à la numérotation des nouveaux arrondissements de Paris créés en 1860 par le baron Haussmann. Dans le projet initial, numérotation de gauche à droite et de haut en bas, les habitants de Passy se retrouvaient dans le 13e arrondissement. Or, il existait une expression populaire apparue lorsque Paris ne comptait que 12 arrondissements, « se marier à la mairie du 13e » qui voulait dire « vivre en concubinage ». La bourgeoisie de Passy ne voulant pas être associée à cette indignité, Possoz protesta auprès d’Haussmann. Celui-ci accepta de changer la numérotation si celle-ci était cohérente. Possoz proposa une numérotation en spirale commençant au centre de Paris, les bâtiments impériaux situés dans le 1er arrondissement. Passy échappa donc au chiffre 13 et se retrouva dans le 16e arrondissement.


Eléments artistiques significatifs


- Quelques vitraux.


Commentaires

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Passy (75) : tombeaux remarquables de la 9ème division
mercredi 28 mars 2018 à 09h00 - par  Didier Muller

Jean Patou 1887 1936 parfumeur figure aussi dans cette Division. Je peux vous envoyer mes images, libres de droit, si vous le souhaitez. Il mérite une notice.
Cordialement

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mercredi 28 mars 2018 à 23h58 - par  Philippe Landru

@Didier Muller : petite erreur : la fiche de Jean PATOU existe depuis longtemps mais pas dans cet article car il repose... dans la 10ème division.

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Passy (75) : tombeaux remarquables de la 9ème division
lundi 18 janvier 2016 à 13h56 - par  de Fran

Gabriel Marcel , un grand philosophe ,trop oublié .Que ceux qui le peuvent deposent une fleur sur sa tombe .

Brèves

Mise à jour et conseils aux contributeurs

samedi 29 octobre 2022

Je suis en train de remettre à jour toutes les rubriques qui listent le plus exhaustivement possible le patrimoine funéraire de tous les départements. Tous les cimetières visités par moi (ou par mes contributeurs) y sont portés, mise-à-jour des couleurs qui n’étaient pas très claires dans les versions précédentes (le noir apparaissait vert), rajout de tombes depuis les visites, photos de tombes manquantes... N’hésitez pas à les consulter pour y trouver la version la plus globale du patrimoine. Ces rubriques représentent les listes les plus complètes que l’on puisse trouver sur le net du patrimoine funéraire français.

Contrairement aux articles, vous ne pouvez pas interagir sur les rubriques : aussi, si vous avez une information nouvelle à apporter sur un département, merci de laisser votre message en indiquant clairement le département et la commune concernée sur un article dédié uniquement à cela : Le patrimoine funéraire en France : classement par départements

Merci et bonne lecture.

Qui est derrière ce site ?

vendredi 14 février 2014

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