LAFARGE Marie (1816-1852)

cimetière d’Ornolac-Ussat-les-Bains (09)
mardi 28 septembre 2010
par  Philippe Landru

Aout 1839 : Charles Lafarge, maître de forges, vient d’épouser à Paris Marie Capelle. Elle découvre en s’approchant de sa nouvelle demeure qu’elle a été abusée : elle ne trouve pas l’élégant château décrit par son époux mais une vieille bâtisse mal entretenue et infestée de rats : elle envoie un domestique pour qu’il lui procure de l’arsenic afin d’empoisonner les bêtes. Charles Lafarge part pour affaire à Paris. Marie lui fait parvenir des gâteaux. Le 4 janvier 1840, Charles rentre de Paris, souffrant de brulures d’estomac, il s’alite et meurt quelques jours plus tard.

Ainsi commença l’une des premières affaires judiciaires « médiatisées » en France. On racontait que Marie Lafarge descendait de manière illégitime de Philippe d’Orléans et de Madame de Genlis : elle aurait ainsi été apparentée à la famille royale, ce qui ne laissait pas les adversaires des Orléans indifférents. Son avocat, Charles Lachaud, gagna par cette célèbre « Affaire Lafarge » la notoriété.

Après plusieurs procès, l’exhumation de son époux, l’intervention de chimistes fameux (Orfila, Raspail), elle fut condamnée aux travaux forcés à perpétuité pour empoisonnement à l’arsenic. Elle fut envoyée au bagne de Toulon, mais la rapide dégradation de son état de santé conduisit Louis-Philippe Ier à commuer sa peine en détention criminelle à perpétuité. Elle fut graciée par Louis Napoléon, alors président de la République, mais mourut peu après de la tuberculose, emportant finalement le secret d’une affaire très mal élucidée.

Plusieurs contre-enquêtes furent menées par la suite : l’une d’entre-elles, en 1978, aurait démontrée que Charles Lafarge serait en réalité mort de la fièvre typhoïde, dont le bacille était à l’époque mal identifié.

Elle repose sous une simple dalle, dans le petit cimetière d’Ornolac-Ussat-les-Bains, commune dans laquelle elle s’était retirée.


Merci à Claude Schwab pour les photos.


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