SAINT-AUBIN-SUR-GAILLON (27) : cimetière
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Encore un joli cimetière de campagne, niché autour de l’église, dont on admirera le beau porche en bois.
Une tombe détonne par son caractère ouvragé : c’est celle de Jean-François MARMONTEL (1723-1799).
Eduqué chez les Jésuites, il s’apprêtait à entrer dans les ordres lorsqu’il participa au concours de poésie de l’Académie des Arts Floraux, mais ne remporta pas le prix. Il écrivit alors à Voltaire pour faire part de son mécontentement et en devint le disciple. En 1744, il fut lauréat d’un prix de poésie et un an plus tard, Voltaire encouragea son arrivée à Paris. Le jeune poète se lança alors dans l’écriture de tragédies. Sa première pièce, Denys le tyran, fut un succès retentissant. Il obtint la protection de Mme de Pompadour, devint académicien en 1763 (il en fut élu secrétaire perpétuel — le dernier de l’ancienne Académie — le 27 novembre 1783) et logea désormais à Versailles. Son temps libre lui permit de fréquenter les salons et de rencontrer entre autre Diderot, Rousseau et d’Alembert et de participer à la rédaction de L’Encyclopédie. Il publia également dans le Mercure de France dès 1754 (il fut embastillé pour ses écrits). Tour à tour historiographe, grammairien, professeur au Lycée et membre de l’Institut, Marmontel n’hésita pas à s’engager dans différents domaines pour faire avancer ses opinions (en particulier sa dénonciation de l’esclavage).
Pendant la Révolution, à laquelle il fut hostile, il se retira près de Gaillon où il mourut. Il fut inhumé dans le jardin de sa propriété avant que ses restes ne soient transférés, en 1866, dans le cimetière communal. Un médaillon en bronze orne sa sépulture depuis 1899.
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