BLEUSTEIN-BLANCHET Marcel (Marcel Bleustein : 1906-1996)

Bagneux - 4ème division
mardi 17 novembre 2009
par  Philippe Landru

Autodidacte, fils d’un négociant juif en meubles à Enghien-les-Bains, il se lança rapidement dans la publicité pour fonder Publicis en 1926. Il composa le nom de son agence à partir du mot « Publicité » et du dernier chiffre de sa date de naissance, le six. Talentueux, il imagina de nombreux slogans dont on voit encore parfois les traces aujourd’hui, comme « Dubo, Dubon, Dubonnet » ou « Du pain, du vin, du Boursin ».

En 1935, Marcel Bleustein acheta la station de radio privée Radio LL qu’il rebaptisa Radio Cité. Il introduisit en France le premier journal parlé et permit à Édith Piaf, amenée par Jacques Canetti, alors directeur artistique de la station, de chanter à la radio pour la première fois de sa carrière. C’est aussi l’homme qui inventa les slogans chantés pour la radio. La station conféra à Marcel Bleustein un pouvoir considérable.

Durant la guerre, il participa à la Résistance sous le pseudonyme de Blanchet (qu’il conserva par la suite). À l’arrivée des Allemands à Paris en juin 1940, il perdit Publicis et Radio Cité, déclarées « entreprises juives » par les autorités d’occupation. Il parvint après 1945 à récupérer sa clientèle. Grâce à lui, la publicité devient une profession respectée. Il fut aussi le premier à lancer en France le concept des drugstores à l’américaine en 1957, dont subsiste le drugstore Publicis sur les Champs-Élysées à Paris. À partir des années 1970, Publicis devient international, puis mondial.

Il repose avec son épouse, Sophie Vaillant (1916-1999), petite-fille du communard Edouard Vaillant. Avec elle, il eut trois enfants, dont la philosophe Elisabeth Badinter.


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Commentaires

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BLEUSTEIN-BLANCHET Marcel (Marcel Bleustein : 1906-1996)
dimanche 17 mars 2019 à 17h54 - par  berrebi roland

Un grand homme que j’ai eu l’honneur de servir de 1963 à 1970.J’avais 14 ans et nous étions déjà, à cette époque 359 collaborateurs. J’ai tout appris grâce à Publicis, ce qui m’a permis, par la suite, de voler de mes propres ailes dans cette merveilleuse profession et de devenir un cadre dirigeant.
Tout au long de ma carrière je n’ai jamais arrêté de penser à MBB et à tous ses collaborateurs qui partageaient son humanisme.Cette "atmosphère Publicis m’a toujours manqué.
Parti de rien, j’étais destiné à n’être rien.
Le modèle de Publicis grâce à une formation maison (il n’y avait pas d’école de pub à cette époque) ouverte à tous ses collaborateurs et basée sur le mérite,m’a permis de devenir un homme et ensuite un communicant averti qui a correctement tracé sa route.
Un souvenir ému pour tous ceux que j’ai connu à cette époque dont certains, nombreux, ont contribué à la grande histoire de la publicité.