LA FAYETTE Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert Motier, marquis de (1757-1834)

Cimetière de Picpus
samedi 5 septembre 2009
par  Philippe Landru

Issu d’une famille noble de Haute-Loire, il servit dans l’armée française de 1771 à 1776, parvenant au grade de capitaine, puis participa à la guerre d’indépendance américaine : il devint un intime de George Washington et membre de son état-major. À son retour en 1779, il fut fêté comme un héros. Elu député de la noblesse d’Auvergne aux États généraux, il fut nommé, le 15 juillet 1789, commandant général de la milice parisienne, à laquelle il donna le nom de garde nationale et la cocarde tricolore, dont il fut l’inventeur. Partisan d’une monarchie parlementaire, il fut après les journées d’octobre 1789 le personnage jouant le plus grand rôle dans la Révolution : la fête de la Fédération le 14 juillet 1790 marqua l’apothéose de sa carrière révolutionnaire.

Désireux de défendre la Révolution à la fois contre les aristocrates et contre les sans-culottes, il fit voter, pour assurer le maintien de l’ordre, la loi martiale et il s’imagina que le roi et la cour accepteraient l’œuvre de la Constituante. Après la fuite à Varennes en 1791, il fit admettre la fiction de l’enlèvement, puis tira sur le peuple lors de la manifestation républicaine du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791, ce qui lui enleva toute popularité.

Lors de la déclaration de guerre le 20 avril 1792, recevant le commandement de l’armée du Centre, il entra néanmoins en négociation avec les Autrichiens et, après le 20 juin 1792, il menaça de faire marcher son armée sur Paris si de nouvelles atteintes étaient portées à la majesté royale. Mis en accusation le 19 août 1792, il passa dans le camp autrichien, ou il fut maintenu prisonnier jusqu’en 1797.

Il ne joua aucun rôle pendant la période napoléonienne, et se rallia aux Bourbons en 1814. Lors des Cent-Jours, il se fit élire député de Seine-et-Marne, devint vice-président de la Chambre, puis participa, avec Fouché, à la déchéance de l’Empereur. Membre actif de l’opposition libérale sous la seconde Restauration, il entra dans la conspiration groupant des bonapartistes et les républicains de la société des Amis de la vérité qui voulaient s’emparer du pouvoir par un coup de force prévu pour le 19 août 1820. Il participa également au premier complot de la charbonnerie en décembre 1820.

Retrouvant sa popularité de 1789-1790, les révolutionnaires lui eussent, volontiers, offert la présidence de la République, mais il se rallia à la solution orléaniste, intronisa Louis-Philippe au balcon de l’Hôtel de Ville, reçut de nouveau le commandement de la garde nationale lors de la Révolution de juillet, en 1830. Louis-Philippe pour se débarrasser de lui, l’amena à démissionner de son commandement à la fin de décembre 1830. Déçu par ce qu’il avait salué comme « la meilleure des républiques », il se retira dans sa propriété

Il fut inhumé à Picpus à côté de sa femme, née Adrienne de Noailles, dont l’une des quatre sœurs, Louise, la mère, née Henriette d’Aguesseau et la grand-mère paternelle, Catherine de Cossé-Brissac, figuraient parmi celles qui furent décapités et jetés dans les fosses communes. Son cercueil fut recouvert avec la terre qu’il avait ramenée de Brandywine (Etats-Unis). Un drapeau américain flotte en permanence au-dessus de sa tombe (il y resta durant l’occupation allemande de 1940 à 1944 !). Il est renouvelé tous les 4 juillet, date de l’indépendance, où l’ambassade des États-Unis vient lui rendre hommage ainsi que des représentants de la ville de Paris, du sénat et autres communautés d’amitié du « héros des deux mondes ». Tout autour de sa tombe reposent une partie de ses descendants et des membres des familles alliées : La Fay de La Tour Maubourg, Lasteyrie du Saillant…

Lors de leur débarquement en France en 1917, le colonel Stanton (et pas le général Pershing !), fit devant sa tombe à Picpus la fameuse apostrophe : « La Fayette nous voilà ! ».


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Commentaires

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LA FAYETTE Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert Motier, marquis de (1757-1834)
dimanche 2 novembre 2014 à 13h18 - par  hugongerard

Mme De La Fayette auteur de : La princesse de Clèves et de la princesse De Montpensier

n ’ aurait-elle pas un lien de parenté avec ce dernier , je me suis souvent interrogé la dessus ?.