LEMERCIER Népomucène (1771-1840)

Père Lachaise - 30ème division
samedi 4 juillet 2009
par  Philippe Landru

Poète et auteur dramatique, il fut fut protégé à ses débuts par Marie-Antoinette qui ordonna, alors qu’il n’était âgé que de 17 ans, de créer sa tragédie de Méléagre.

Partisan de la Révolution mais ennemi de ses excès, il les dénonça en 1795 dans Le Tartufe révolutionnaire, rempli d’allusions politiques audacieuses et qui fut supprimé après la cinquième représentation. Il fit jouer en 1797 son Agamemnon qui remporta un grand succès et apporta la célébrité à son auteur. On cria au génie et on se disputa dès lors Népomucène Lemercier dans les salons du Directoire – chez Mme Tallien, Mme Pourrat ou Mme de Staël – où il était tenu, selon Talleyrand, pour « l’homme de France qui cause le mieux ».

Lemercier avait d’abord été lié avec Bonaparte. Après le 18 Brumaire, Lemercier fut l’hôte régulier de la Malmaison, mais sa franchise commença à indisposer le Premier Consul : il lui prédisait que, s’il rétablissait la monarchie, il ne règnerait pas dix ans ; lorsque l’Empire fut proclamé, il renvoya sa Légion d’honneur. Dès lors, il fut en butte à la censure impériale, évita tout contact autre que purement protocolaire avec Napoléon, ne paraissant aux Tuileries qu’aux réceptions solennelles de l’Académie française, où il fut élu en 1810. Il réduisit fortement son activité littéraire.

Néanmoins, à la chute de l’Empire, son inspiration s’était tarie. S’il publia en 1819 son œuvre la plus connue, La Panhypocrisiade ou la comédie infernale du XVIe siècle. C’est un ouvrage étrange, déjà nettement romantique. Pourtant, l’essor du mouvement romantique fit apparaître Lemercier décalé et démodé. Ses ouvrages n’eurent guère de succès. A l’Académie, il refusa obstinément son suffrage à Victor Hugo, qui finit pourtant par lui succéder.

Sa tombe, un obélisque sévère, est orné d’un médaillon de marbre par David d’Angers.


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