MOUNIER Emmanuel (1905-1950)

cimetière ancien de Châtenay-Malabry (92)
dimanche 28 août 2011
par  Philippe Landru

Philosophe, il fut influencé par la pensée de Bergson, Péguy ou Jean Guitton. Progressiste et moderne, il préféra renoncer à l’académisme universitaire en 1932, pour se consacrer à la création de la revue Esprit exaltant une évolution sociale et idéologique reposant sur la personne humaine. Ainsi, intellectuels croyants et athées pouvaient dialoguer autour d’une philosophie appelée le personnalisme. La guerre vint interrompre ce projet ambitieux et arrêter temporairement la publication du journal. Revendiquant, au début des années 1930, un christianisme social contre la vision conservatrice et nationale d’action française, Emmanuel Mounier s’engagea dans la résistance dès le début de l’occupation puis fut fait prisonnier en 1942. Libéré à la suite d’une grève de la faim, il reprit en charge la fabrication du journal, et continua d’accroître son influence à travers ses écrits. En accord avec le message évangélique exaltant amour et altruisme, Emmanuel Mounier affirma, contre le libéralisme de la démocratie d’après-guerre, l’importance d’une conception réelle du citoyen et d’un dialogue authentique dans la société. Il fut une figure majeure de la pensée du XXe siècle et son influence fut grande sur les générations de l’après-guerre.

Il repose dans un caveau portant indiquant en fronton les Murs blancs. Dans celui-ci repose également le psychologue Paul FRAISSE (1911-1996), qui après une formation en théologie se spécialisa en psychologie expérimentale. Il poursuivit sa carrière universitaire à Paris sur la psychologie de la perception et prit la direction du laboratoire de psychologie expérimentale et de physiologie des sensations de l’École pratique des hautes études qui prit le nom de « laboratoire de psychologie expérimentale et comparée ». Il fut cofondateur, avec son épouse Simone Fraisse, Emmanuel Mounier, Baboulène, Paul Ricœur, Jean-Marie Domenach, de la communauté personnaliste des Murs Blancs, un phalanstère d’intellectuels, à (Chatenay-Malabry) au lendemain de la guerre. Avec lui repose son épouse, Simone FRAISSE (1913-2004), professeure à l’université Paris III, spécialiste de Charles Péguy. Tous deux furent les parents de Geneviève Fraisse, philosophe et militante des droits des femmes.


Commentaires

Logo de Gilles, Val d’Oise
MOUNIER Emmanuel (1905-1950)
mercredi 31 août 2011 à 16h47 - par  Gilles, Val d’Oise

Ah ! je comprends pourquoi le lycée de Châtenay-Malabry, s’appelle Emmanuel Mounier. J’y ai passé mon Bac en 1979.