Famille SCHUELLER - BETTENCOURT

Cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine - 3ème division
mercredi 16 octobre 2019
par  Philippe Landru

Dans le même caveau reposent :

- Eugène SCHUELLER (1881-1957) : chimiste français d’origine alsacienne, il mit au point en 1907 une formule de synthèse permettant de teindre les cheveux. Cette formule fut baptisée l’Auréale, nom inspiré d’une coiffure en vogue de l’époque. En 1909, il fonda la Société française de teintures inoffensives pour cheveux, puis acquit en 1928 la Société des Savons français, plus connue sous le nom de sa marque Monsavon. Devenu SA en 1939, la société prit le nom de L’Oréal.

Proche d’Eugène Deloncle, il fut l’un des financiers de la Cagoule, surnom donné par la presse au Comité secret d’action révolutionnaire (CSAR), groupe d’extrême droite actif dans les années 1930 en France, et lié au régime nazi en France. Il fut en outre pendant l’Occupation membre du comité directeur du Mouvement social révolutionnaire (M. S.R), de tendance très collaborationniste. Il repose ici avec sa première épouse, Berthe « Betsy » Doncieux (1887-1927), qui mourut jeune d’un abcès au foie. Il avait épousé en seconde noce Annie « Nita » Burrows (1897-1961), qui éleva l’unique fille qu’il avait eu de son précédent mariage, mais cette dernière ne l’ayant jamais considéré comme sa belle-mère, l’a fit inhumer dans le cimetière de Ploubazlanec (22).

-  sa fille unique, Liliane SCHUELLER-BETTENCOURT (1922-2017), qui hérita de l’entreprise au décès de son père. Classé « femme la plus riche du monde » et parmi les plus grandes fortunes de la planète, elle mena une vie mondaine. Mise en tutelle à la fin de sa vie, elle fut l’objet de plusieurs affaires judiciaires, dont le financement illégal de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.

- son époux André BETTENCOURT (1919-2007). Proche de la cagoule avant la guerre (où il rencontra son futur beau-père), tour à tour collaborateur puis résistant, il aida François Mitterrand à rejoindre Londres en avion. Après 1945, il intégra L’Oréal et épousa la fille du fondateur. Député de la Seine Maritime de 1951 à 1977, puis sénateur de 1977 à 1995, il fut ministre à de multiples reprises de 1954 à 1973. En 1986, il fut très brièvement cité comme premier ministre possible de François Mitterrand dans le cadre du premier gouvernement de cohabitation du fait de leur ancienne amitié.


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