BUFFON (Georges Louis Leclerc, comte de : 1707-1788)

samedi 22 mars 2008
par  Philippe Landru

Naturaliste français, membre de nombreuses académies dont celle des Sciences et l’Académie Française, il devint en 1739 intendant du Jardin du roi (aujourd’hui Jardin des Plantes) : il partagea dès lors son temps, jusqu’à la fin de sa vie, entre sa propriété de Montbard, vivant tranquillement et rédigeant son œuvre, et Paris, où il administra le Jardin des Plantes et entretint son image à la Cour.

Il fit du Jardin des Plantes un centre de recherche, faisant planter des arbres de toutes origines qu’on lui faisait parvenir du monde entier. Il gèra également le Cabinet d’Histoire Naturelle du roi, dont il fit la plus riche des collections d’Europe, un creuset scientifique dont sortirent les galeries du Muséum actuel.

Décrit comme un personnage assez hautain et très conservateur, Buffon fut en marge du mouvement des Lumières : apprécié de la Cour, il resta fermement attaché à la monarchie. Il fut également toujours attentif à rester dans l’orthodoxie catholique. Néanmoins, il cotoya les philosophes du XVIIIe, partagea leur scepticisme religieux et leur amour de la raison.

Buffon fut un penseur qui embrassa tous les domaines de l’histoire naturelle. Ses théories, parfois erronées, furent fondées sur l’observation et l’expérience, souvent opposées aux idées générales de son temps. Il fut surtout célèbre pour son œuvre majeure, L’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy, en 36 volumes parus de 1749 à 1789. Il y a inclus tout le savoir de l’époque dans le domaine des sciences naturelles. C’est dans cet ouvrage qu’il relèva les ressemblances entre l’homme et le singe et la possibilité d’une généalogie commune. Sa principale qualité a été son rôle dans la popularisation de l’intérêt de l’étude scientifique. Il n’eut pas toujours de bonnes relations avec les scientifiques de son temps, à l’image de Carl von Linné, dont il contesta la méthode de classification. Il détesta Condorcet.

Il fut inhumé dans une chapelle accolée l’église Sainte-Urse de Montbard (21) dont il était seigneur. Ce tombeau fut pillé durant la Révolution pour recueillir le plomb de son cercueil afin de fabriquer des balles. Son coeur fut confié à Suzanne Necker mais disparut par la suite. Seul son cervelet fut sauvé et placé dans le socle de la statue que Louis XVI avait commandé en son honneur en 1776 à Pajou [1] au Museum d’Histoire naturelle à Paris.

Voir l’église St-Urse de Montbard
et le Museum d’Histoire Naturelle de Paris


[1Contrairement à ce qu’on lit parfois, ce n’est pas dans la statue que l’on trouve à l’extrémité du parterre central


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